Short Description
Abû Sufyân n’était pas un Mecquois ordinaire. Il faisait partie du petit nombre d’hommes reconnus pour leur intelligence et leur bon commandement
Abû Sufyân n’était pas un Mecquois ordinaire. Il faisait partie du petit nombre d’hommes reconnus pour leur intelligence et leur bon commandement. Lorsque la prédication du Prophète (paix et salut à lui) commença, il ne resta pas neutre : il s’y opposa vigoureusement, essayant par tous les moyens d’en limiter l’ampleur et d’en arrêter le développement.
Abû Sufyân fait partie de ceux qui, pendant toute la période mecquoise, ont tenté d’étouffer l’islam au berceau. L’historien at-Tabarî le cite parmi les hommes qui s’étaient réunis à Dâr an-Nadwa afin de comploter l’assassinat du Prophète (paix et salut à lui) juste avant son départ pour Médine.[1]
Durant la période médinoise, Abû Sufyân était à la tête des polythéistes lors du premier affrontement entre une troupe musulmane[2] menée par `Ubayda ibn al-Hârith[3] (qu'Allah l’agrée) et un groupe de polythéistes à l’endroit appelé Thanîyyat al-Murra[4] ; Abû Sufyân dirigeait la caravane qui parvint à s’enfuir. Cet incident fut directement suivi par le grand affrontement avec les polythéistes lors de la bataille de Badr.
Soixante-dix chefs et notables de Quraysh furent tués à Badr. A la suite de cela, l’ensemble des clans et des branches des Quraysh se rassemblèrent sous le commandement d’Abû Sufyân, un événement unique dans l’histoire mecquoise. Abû Sufyân devint dès lors le principal instigateur du ralliement des Quraysh et des autres tribus arabes dans la guerre contre les musulmans.
Un fils d’Abû Sufyân, Hanzala, avait été tué à Badr, et son autre fils `Amr avait été fait prisonnier[5]. Cette situation ne fit qu’attiser sa haine et sa rancune. Il réussit tout seul à faire prisonnier un éminent compagnon, Sa`d ibn an-Nu`mân ibn Akâl, qu’il échangea contre son fils `Amr ibn Abî Sufyân.
Abû Sufyân jura ensuite qu’il ne prendrait plus de bain avant d’avoir monté une expédition contre Mohammad. Effectivement, il rassembla deux cents cavaliers et attaqua Médine de nuit, tuant deux hommes des Ansâr[6] lors d’une expédition connue sous le nom de « l’expédition du sawîq ».[7]
Il y eut ensuite la bataille d’Uhud. Abû Sufyân mena une armée de trois mille polythéistes à l’assaut des musulmans. Ce fut l’une des plus graves crises que connurent les musulmans. Après avoir commencé par avoir le dessus dans la bataille, ils subirent un revers dramatique et ce furent les polythéistes qui l’emportèrent. Soixante-dix musulmans tombèrent martyrs. Ce jour-là, Abû Sufyân tua Salama ibn Thâbit[8] (qu'Allah l’agrée). Selon certains récits il aurait aussi tué Hanzala[9], l’homme lavé par les anges, et aurait dit : « Un Hanzala pour un autre Hanzala », c’est-à-dire que la mort de ce Compagnon vengeait celle de son fils tué à Badr.
Plus grave encore, il manifesta des sentiments de vengeance et enfreignit les usages et coutumes de la guerre chez les Arabes, lors de cet échange verbal qui eut lieu entre les musulmans et lui à l’issue de la bataille d’Uhud.
Al-Bukhârî et d’autres relatent que le jour d’Uhud, après la fin de la bataille, Abû Sufyân appela à trois reprises : « Mohammad est-il parmi vous ? » Le Prophète (paix et salut à lui) défendit à ses Compagnons de répondre. Abû Sufyân appela ensuite à trois reprises : « Le fils d’Abû Qahâfa est-il parmi vous ? » Puis encore à trois reprises : « Ibn al-Khattâb est-il parmi vous ? » Il repartit ensuite vers ses compagnons en disant : « Ils ont été tués. » `Umar, ne pouvant se contenir, s’exclama alors : « Tu mens, par Allah, ennemi d'Allah ! Ceux que tu as nommés sont tous vivants, et il en reste assez pour te nuire. »
Abû Sufyân répliqua : « Ce jour vaut pour le jour de Badr : la victoire est tantôt aux uns, tantôt aux autres. Vous trouverez sur vos morts des mutilations que je n’ai pas ordonnées, mais cela ne me chagrine pas. » Puis il se mit à déclamer : « Gloire à Hubal ! Gloire à Hubal !
– N’allez-vous pas leur répondre ? demanda le Prophète (paix et salut à lui) à ses Compagons
– Que devons-nous dire ? demandèrent les Compagnons.
– Dites : Allah est le Très-Haut et le plus Majestueux,. répondit-il.
– Nous avons al-`Uzzâ et vous n’avez pas al-`Uzzâ, dit Abû Sufyân.
– N’allez-vous pas leur répondre ? demanda le Prophète (paix et salut à lui) à ses Compagons
– Que devons-nous dire ? demandèrent les Compagnons.
– Dites : Allah est notre Maître et vous n’avez pas de Maître, répondit-il. »[10]
Dans cet échange, Abû Sufyân exprime sa satisfaction des mutilations subies par les martyrs musulmans : oreilles coupées, corps éventrés. De telles pratiques étaient en contradiction avec les usages des Arabes à l’époque préislamique comme au temps de l’islam. Elles traduisent une véritable volonté de guerre à outrance et un désir d’anéantir le Prophète (paix et salut à lui) et les musulmans.
Ce désir se manifesta également lorsque Abû Sufyân assista à la mise à mort de Zayd ibn ad-Dathina[11], montrant ainsi clairement son acceptation de la traîtrise dans les relations avec les musulmans.[12]
Ce désir d’extermination apparaît de façon encore plus marquée dans l’épisode du siège imposé par les Coalisés en l’an cinq de l’hégire. Lors de ce siège, Abû Sufyân – qui commandait une armée de dix mille polythéistes – et ses troupes avaient pour objectif de se débarrasser totalement des musulmans de Médine.
Ces criminels avaient uni leurs forces pour assiéger Médine et terroriser les hommes, les femmes et les enfants.
Abû Sufyân resta le chef de La Mecque jusqu’en l’an huit de l’hégire, deux ans après le traité d’al-Hudaybiyya. Durant cette période, la tribu des Banû Bakr s’était alliée aux polythéistes mecquois, tandis que la tribu des Khuzâma s’était alliée aux musulmans. Dans un épisode célèbre, les Banû Bakr trahirent l’accord de trêve et tuèrent de nombreux membres de la tribu des Khuzâma, aidés en cela par les Quraysh.[13] Le traité d’al-Hudaybiyya était ainsi rompu. C’est à la suite de ces événements que le Prophète (paix et salut à lui) décida de marcher sur La Mecque à la tête d’une troupe de dix mille croyants.
La prise de La Mecque est une longue histoire où les détails intéressants abondent. Ce qui nous importe ici, toutefois, c’est le rôle d’Abû Sufyân qui était à la tête des opérations guerrières contre les musulmans et constituait la principale menace contre la sécurité de l’Etat musulman.
Il faut garder à l’esprit tout cet historique compliqué pour analyser la manière dont le Prophète (paix et salut à lui) s’est comporté avec Abû Sufyân lors de leur rencontre, tandis qu’il marchait sur La Mecque à la tête de son armée.
Nous avons évoqué cette longue histoire d’hostilité afin de mieux saisir toute la noblesse de l’éthique prophétique et la grandeur de la vision islamique.
La situation s’était retournée et Abû Sufyân se trouvait désormais en position de faiblesse extrême. Il était totalement incapable d’agir, ou même de penser, ayant été surpris par la présence des armées musulmanes à seulement quelques kilomètres de La Mecque et sachant parfaitement que lui-même, Abû Sufyân, était en tête de la liste des ennemis. Combien de fois n’avait-il pas pris pour cible les musulmans et leur Prophète (paix et salut à lui) !
Abû Sufyân fut pris de terreur. Trouvant devant lui l’un de ses anciens amis qui était devenu croyant et avait rejoint les musulmans, al-`Abbâs ibn `Abd al-Muttalib (qu'Allah l’agrée) l’oncle du Prophète (paix et salut à lui), il l’implora de lui venir en aide en ces termes : « Que faire, toi pour qui je donnerais mon père et ma mère ? »
Laissons `Abdallâh ibn `Abbâs nous relater d’après son père cet épisode et ce qui se passa ensuite entre le Prophète (paix et salut à lui) et Abû Sufyân le chef de La Mecque.
Al-`Abbâs dit à Abû Sufyân : « Par Allah, s’il te capture il va sûrement te couper la tête ! »
Tel était en effet le comportement normal ainsi que le concevait al-`Abbâs. C’est ce que n’importe qui aurait pensé en considérant ou en analysant l’histoire des relations d’Abû Sufyân avec les musulmans.
Soit en raison de son ancienne amitié avec Abû Sufyân, soit par un désir profond de préserver la vie des Quraysh, al-`Abbâs (qu'Allah l’agrée) décida d’intercéder auprès du Prophète (paix et salut à lui) en faveur d’Abû Sufyân. Il dit à Abû Sufyân : « Monte derrière moi sur cette mule : je vais t’emmener voir le Prophète (paix et salut à lui) pour lui demander ta sécurité. » Abû Sufyân monta donc derrière al-`Abbâs…
Al-`Abbâs fait le récit suivant : Je me mis en chemin avec lui. Chaque fois que nous passions près des feux de musulmans et qu’ils se demandaient qui nous étions, ils voyaient que c’était la mule du Prophète (paix et salut à lui) montée par son oncle et ils disaient : « C’est la mule du Prophète (paix et salut à lui) montée par son oncle. » Nous passâmes ensuite près du feu de `Umar ibn al-Khattâb, qui demanda qui c’était et s’approcha de moi. Voyant Abû Sufyân en croupe, il le reconnut et s’exclama : « Par Allah, c’est l’ennemi d'Allah ! Louange à Allah qui t’a placé en notre pouvoir. » Il partit à vive allure rejoindre le Prophète (paix et salut à lui) et entra sous sa tente. Je fis presser le pas à la mule pour le rattraper, je mis pied à terre et j’entrai chez le Prophète (paix et salut à lui) avec `Umar. Celui-ci dit : « Voici l’ennemi d'Allah Abû Sufyân, Allah l’a mis en notre pouvoir sans qu’il ne soit protégé par aucun traité. Permets-moi de le tuer ! »
Je m’interposai (poursuit Ibn `Abbâs) : « Je lui ai accordé ma protection, Messager d'Allah. » Puis je m’assis auprès du Prophète (paix et salut à lui) et, lui prenant la tête entre mes mains, je dis : « Par Allah, nul autre que moi ne s’entretiendra avec lui cette nuit. »
Comme `Umar insistait, je lui dis : « Doucement, `Umar ! Par Allah, s’il s’agissait d’un homme du clan des Banû `Adî, tu aurais réagi autrement. Mais il fait partie des Banû `Abd Manâf.
– Doucement, `Abbâs, répondit `Umar. Ne dis pas cela. Par Allah, je me suis plus réjoui de ta conversion lorsque tu es devenu musulman que je ne me serais réjoui de la conversion de mon père al-Khattâb s’il avait embrassé l’islam. En effet, je savais que le Prophète (paix et salut à lui) était plus heureux de ta conversion qu’il ne l’aurait été de celle d’al-Khattâb. »
Le Prophète (paix et salut à lui) me dit : « Emmène-le à ta tente, `Abbâs, et ramène-le moi demain matin. » Je l’emmenai donc à ma tente et il passa la nuit près de moi.
Au matin, je l’emmenai chez le Prophète (paix et salut à lui) qui dit en le voyant : « Malheur à toi, Abû Sufyân, n’est-il pas temps que tu comprennes qu’il n’est de dieu qu'Allah ?
– Que tu es patient, généreux et bon, que ton pardon est sublime ! répondit Abû Sufyân, mais sur cela, par Allah, j’ai encore quelques doutes.
– Malheureux ! dis-je (Al-`Abbâs). Accepte l’islam et témoigne qu’il n’est de dieu qu'Allah et que Mohammad est le Messager d'Allah, avant qu’on ne te tue. »
Abû Sufyân prononça alors l’attestation de foi.
– Al-`Abbâs poursuit : – Je dis : « Messager d'Allah, Abû Sufyân aime qu’on l’honore. Octroie-lui quelque chose.
– Oui, répondit le Prophète (paix et salut à lui) : Quiconque entrera chez Abû Sufyân sera en sécurité. Et quiconque restera chez lui la porte fermée sera en sécurité. »
Comme Abû Sufyân allait repartir à La Mecque pour transmettre cela à ses concitoyens, le Prophète (paix et salut à lui) ajouta : « Fais-le attendre au fond de la vallée afin qu’il voie passer les soldats d'Allah. »
Al-`Abbâs s’arrêta donc avec Abû Sufyân là où le Prophète (paix et salut à lui) le lui avait ordonné. Comme les troupes regroupées par tribus passaient, Abû Sufyân demandait : « Qui est-ce ?
– Les Banû Sulaym. lui disais-je.
– Les Banû Sulaym ne me posent pas de problème, disait-il alors »
Puis venait une autre tribu ; il demandait qui c’était : « La tribu de Muzîna, répondais je
– La tribu de Muzîna ne me pose pas de problème, disait-il. »
Il continua à dire la même chose jusqu’à ce qu’arrive la troupe verte[14] du Prophète (paix et salut à lui), rassemblant les Emigrés et les Ansâr, dont on ne voyait que les yeux. Il demanda qui c’était et je lui dis : « C’est le Messager d'Allah avec les Emigrés et les Ansâr.
– Personne ne possède une pareille troupe ! s’exclama-t-il alors, Par Allah, ton neveu est devenu un roi puissant ! »
– Abû Sufyân, c’est un prophète, rectifiai-je (al-`Abbâs).
– Oui, certes, répondit-il.
– Va sauver tes concitoyens ! lui dis-je alors »
Abû Sufyân partit donc prévenir ses concitoyens à La Mecque. Ilentra dans la ville en criant de toutes ses forces : « Gens de Quraysh, Mohammad arrive avec une armée telle que vous n’en avez jamais vu ! » Son épouse Hind bint `Utba s’approcha, lui attrapa la moustache et s’exclama : « Tuez ce gros bon à rien ! Maudit soit ce chef !
– Malheureux ! dit alors Abû Sufyân, Ne vous laissez pas induire en erreur par cette femme. Quiconque entrera chez Abû Sufyân sera en sécurité.
– Malheur à toi ! répondirent-ils, combien ta maison pourra-t-elle contenir ?
– Quiconque restera chez lui porte close sera en sécurité, poursuivit Abû Sufyân et quiconque se réfugiera dans la Ka`ba sera en sécurité. »
Les gens se dispersèrent alors vers leurs maisons et vers la Ka`ba.[15]
Le Prophète (paix et salut à lui) nous donne ici l’exemple de la plus haute chevalerie, ainsi que du plus haut degré d’abandon à Allah et de dévouement à sa prédication.
Le Prophète (paix et salut à lui) a dialogué avec Abû Sufyân en cherchant à le convaincre par l’argumentation, alors que pour la plupart des chefs la force armée aurait été la meilleure solution.
La réponse d’Abû Sufyân était peu concluante et ne montrait pas qu’il fût convaincu de l’unicité divine, mais il n’avait pas non plus refusé de se convertir. Cependant lorsque le Prophète (paix et salut à lui) lui demanda s’il croyait en sa mission prophétique, Abû Sufyân répondit clairement qu’il avait encore des doutes à ce sujet !
Ce fut alors qu’al-`Abbâs le menaça, suggérant qu’il risquait d’être tué à tout moment et ne pourrait avoir la vie sauve qu’en acceptant l’islam : Abû Sufyân se déclara alors musulman.
Les propos d’al-`Abbâs ne constituent pas une contrainte dans la religion (ce que l’islam interdit) : c’est plutôt un geste de compassion envers Abû Sufyân et envers l’ensemble des Quraysh. Si les musulmans avaient tué Abû Sufyân dans ces circonstances, nul n’aurait pu le leur reprocher. Cela n’aurait pas été en contradiction avec les usages anciens ou modernes des Etats. Dans le droit international moderne, il serait considéré comme un criminel de guerre, étant coupable d’une tentative de « nettoyage ethnique » de la population de Médine et venant encore récemment de rompre un traité avec les Quraysh par une agression qui avait fait de nombreux morts hommes et femmes.
Tout observateur des événements aurait pu penser que le Prophète (paix et salut à lui) allait refuser la conversion d’Abû Sufyân dans de telles circonstances, convaincu qu’il n’avait prononcé la profession de foi que pour la forme dans le but de préserver sa vie et sans croire réellement.
Cependant, le Prophète (paix et salut à lui) ne mit nullement en doute la foi d’Abû Sufyân : il accepta tout simplement sa conversion, sans discussion ni vérification, et lui pardonna tous ses crimes en un seul instant !
En ce seul instant, le Prophète (paix et salut à lui) chassa de sa mémoire tous les souvenirs douloureux, toutes les profondes blessures. En effet son cœur n’était pas dominé par la haine et le Démon n’y avait pas accès.
Si l’histoire s’arrêtait là, elle serait déjà un magnifique exemple de pardon et de tolérance. Mais ce qui arriva ensuite est plus sublime encore que tous les nobles comportements que nous pouvons connaître, et ne peut s’expliquer que par le fait que le Prophète (paix et salut à lui) était bien un messager d'Allah…
Dans de telles circonstances, le Prophète (paix et salut à lui) accorda à Abû Sufyân un privilège qui l’honorait jusqu’à la fin des temps : non content de lui accorder la sécurité, il accorda la sécurité à tous ceux qui trouveraient refuge dans sa maison !
« Quiconque entrera chez Abû Sufyân sera en sécurité. »
Quelle grandeur d’âme, quelle magnanimité !
On ne peut comprendre la noblesse de ce comportement qu’en se replaçant dans les circonstances de l’épisode : soyons honnêtes avec nous-mêmes, et que le monde soit honnête avec lui-même… quelqu’un d’autre que le Messager d'Allah (paix et salut à lui) aurait-il agi de la sorte ?
Quelqu’un peut-il encore affirmer que les musulmans ne reconnaissent pas l’autre et ne le traitent pas de la meilleure manière ?
Certains pensent-ils encore que l’islam est une religion de terrorisme et de violence ?
Nous manquons juste de connaissances… Nous n’avons qu’une connaissance superficielle de la vie du Prophète (paix et salut à lui) : si nous approfondissions l’étude de sa biographie et si nous la faisions connaître au plus grand nombre, les idées fausses des ignorants seraient enfin dissipées.
L’attitude du Prophète (paix et salut à lui) envers Abû Sufyân n’est nullement un cas exceptionnel dans sa vie. Il a agi de la même façon envers de nombreux autres personnages qui avaient eux aussi mobilisé les gens contre lui.
[1] At-Tabarî, Târîkh al-umam wal-mulûk, 1/566.
[2] Ibn Hishâm, as-Sîra an-nabawiyya, 2/136. Ibn Ishâq note qu’il s’agissait de la première troupe musulmane, tandis que d’autres chroniqueurs affirment que la première troupe fut menée par Hamza ibn `Abd al-Muttalib.
[3] `Ubayda ibn al-Hârith ibn al-Muttalib ibn `Abd Manâf al-Qurashî avait dix ans de plus que le Prophète (paix et salut à lui). Il était devenu musulman avant que le Prophète (paix et salut à lui) ne s’installe à Dâr al-Arqam et avait émigré à Médine avec ses frères. Il était particulièrement estimé du Prophète (paix et salut à lui). Voir Ibn `Abd al-Barr, al-Istî`âb 3/141 ; Ibn al-Athîr, Asad al-ghâba 3/448 ; Ibn Hajr, al-Isâba, titre 5379.
[4] Un lieu sur la route entre La Mecque et Médine.
[5] Ibn Sayyid an-Nâs, `Uyûn al-athar 1/432.
[6] Il s’agit de Mu`bad ibn `Amr et d’un de ses alliés dont le nom n’est pas mentionné ; Ibn Ishâq évoque l’épisode sans mentionner leurs noms.
[7] Ibn Kathîr, as-Sîra an-nabawiyya, 2/540.
[8] Salama ibn Thâbit ibn Waqsh al-Ansârî al-Ashhalî participa à la bataille de Badr et fut tué en martyr à celle d’Uhud ainsi que son frère `Amr ibn Thâbit. Il fut tué par Abû Sufyân ibn Harb. Voir Ibn `Abd al-Barr, al-Istî`âb, 2/200 ; Ibn al-Athîr, Asad al-ghâba, 2/291 ; Ibn Hajr, al-Isâba, titre n°3362.
[9] Hanzala ibn Abî `Âmir était parti pour la bataille au matin de ses noces en état d’impureté majeure, sans avoir eu le temps de prendre de bain, et il fut lavé par les anges. Selon d’autres récits, il fut tué par Shadâd ibn al-Aswad ibn Sha`ûb al-Laythî et non pas par Abû Sufyân. Voir Ibn `Abd al-Barr, al-Istî`âb, 1/421 ; Ibn al-Athîr, Asad al-ghâba, 1/621 ; Ibn Hajr, al-Isâba, titre n°1858.
[10] Al-Bukhârî, Livre des expéditions militaires, chapitre : « La bataille d’Uhud » (3817) ; Abû Dâwûd (2662) ; an-Nasâ’î’ (8635).
[11] Zayd ibn ad-Dathina ibn Bayâda al-Ansârî al-Bayâdî avait combattu à Badr et Uhud. Il fut fait prisonnier lors de la trahison d’ar-Rajî` avec Khubayb ibn `Adî et vendu à La Mecque à Safwân ibn Umayya qui le fit tuer, en l’an 4 de l’hégire. Voir Ibn `Abd al-Barr, al-Istî`âb 2/122, Ibn Athîr, Asad al-ghâba 21/147, Ibn Hajr, al-Isâba, titre n° 2900.
[12] At-Tabarî, Târîkh al-umam wal-mulûk, 2/79.
[13] At-Tabarî, Târîkh al-umam wal-mulûk, 2/154.
[14] Ainsi appelée parce que les soldats portaient des armures de fer, dont la noirceur est comparée au vert : la couleur verte était employée par les Arabes pour désigner le noir.
[15] Rapporté par at-Tabarânî, avec des rapporteurs qui sont ceux des Sahîh, comme l’indique al-Haythamî dans Majma` az-zawâ’id 6/242.Voir également al-Matâlib al-`âliya (4362). Selon Ibn Hajr, il s’agit d’un hadîth authentique. Il est rapporté par al-Bukhârî avec une chaîne remontant à `Urwa dans le Livre des expéditions militaires, chapitre : « Où le Prophète (paix et salut à lui) planta l’étendard le jour de la prise de La Mecque » (4030) ; par Ibn Sa`d dans ses Tabaqât (2/134-135) ; par al-Bayhaqî dans ad-Dalâ’il (5/33-35), avec la réponse d’Abû Sufyân à Budayl ibn Warqâ’ au sujet du grand nombre de feux, la capture d’Abû Sufyân et le passage des troupes devant lui. Voir Ibn Hishâm, as-Sîra an-nabawiyya, 2/399-405.
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